Lil Premiers mots
Messages : 3 Date d'inscription : 04/12/2017
| Sujet: [!][Ken/Kentin] Manus Militari Mar 5 Déc - 10:36 | |
| Bon, aller, il faut bien que je me lance! J'ai dû faire la plouf entre mes [insérer ici un grand nombre] fictions et, pas de bol, c'est sur celle-là que c'est tombé (enfin, "pas de bol", ça reste à voir !) A retenir : je suis 100% ouverte aux commentaires constructifs: ça ne peut que me faire m'améliorer. N.B.: Je sais, les émotions ne sont pas hyper développées. J'y travaille, c'est mon plus gros défaut d'écriture ! Bref, place à l'histoire ! Prologue :- Spoiler:
La gamine était montée sur la bâtisse. Elle se tenait le plus droit possible, tâchant de garder l’équilibre sur l’arête du toit, les deux mains serrées sur les lanières de cuir noir de son sac de voyage, l’air bien trop gros pour elle. Prudemment, elle se laissa glisser le long des tuiles enneigées et manqua de glisser du rebord. Elle se rattrapa avec les mains en pinçant les lèvres pour étouffer un petit grognement de douleur. Si son poignet n’était pas fracturé, il ne devait pas être passer très loin. Elle pencha légèrement sa tête brune pour vérifier que ses poursuivants avaient continuer leur chemin sans lever les yeux : la ruelle était bien vide. Elle repéra un vieux canapé à l’abandon, détrempé de neige fondue. Parfait pour se laisser tomber sans se briser tous les os du corps. En temps « normal », elle aura plutôt chercher une gouttière pour glisser au sol en toute sécurité mais plusieurs raisons la poussèrent à se décaler pour s’aligner avec le vieux sofa. La première : la chute, c’était nettement plus rapide. La seconde : moins de risque de laisser des traces type morceau de gants, traces de sang et autre traces dans la neige. Et la dernière : cette sensation de voler était définitivement grisante. La jeune fille se roula en boule pour épargner ses articulations et se laissa tomber proprement sur l’assise avant de sauter sur ses pieds et de se préparer à fuir. Contre toutes attentes, des applaudissements retentirent.
« Très joli, Miss Agalaia. Vraiment, c’est rare, ce que vous nous montrez. »
Un homme svelte en costume sombre se dégagea de l’angle de la ruelle. La gamine plia légèrement les jambes, prête à l’assaut. Le quarantenaire sourit, l’air particulièrement satisfait. Ses cheveux en brosse étaient grisonnants mais son visage coupé au couteau ne laissait aucun doute sur sa vigueur : il avait la force physique nécessaire pour la soulever à une main. La brunette plissa furtivement le nez. Elle détestait ça par avance.
« Pas la peine de faire cette tête, Miss Agalaia, je sais pertinemment que vous êtes capable de me tuer. Aussi vous doutez vous bien que je ne suis pas venu seul et que mes escadrons se tiennent prêts à vous descendre en bonne et due forme si l’envie vous prenait. »
La grimace de la jeune femme s’accentua tandis que ses muscles se relâchaient. Le message était passé.
« Bien ! Maintenant que vous êtes calmée, pourrions-nous discuter ? - Bien sûr, répondit la gamine dans un français impeccable si on en excluait un vague accent russe. Qui êtes-vous ? - Aaron Stenford, officiellement en mission diplomatique pour la petite île d’Oswine. Et officieusement à votre recherche, bien entendu. »
La demoiselle détecta l’accent de la vérité dans ces paroles, malgré le fort accent anglo-saxon de l’homme. Elle plissa légèrement les yeux.
« Et que me voulez-vous ? - Je suis envoyé par une école nommé Sweet Armoris. Cette école, ou devrais-je dire ce centre de formation, prévoit la nouvelle génération de soldats et autre espion au service de Sa Majesté la Reine d’Angleterre. - Un nom bien étrange pour une école militaire, si je puis me permettre. - Certes. Je suis donc envoyé par cette école pour vous recruter, Miss Agalaia. »
La gamine le toisa de ses yeux noisettes. Elle avait déjà fuit de nombreuses fois, à la recherche d’une vie plus tranquille ou, au moins, plus organisé. Cet établissement semblait être sa chance.
« Soit, admettons que je consente à vous suivre. Serais-je à l’abri, là-bas ? - Vous serez sans doute rassurée d’entendre que personne n’a pénétré le campus depuis une bonne vingtaine d’années. »
Elle prit une minute de réflexion en reposant sa capuche sur ses épaules. Elle regarda une dernière fois l’homme et soupira.
« J’accepte. - Parfait, Miss Agalaia. - Sterova. - Je vous demande pardon ? - Pauline Agalaia était un nom d’emprunt. Je m’appelle Arisha Sterova. »
Le sourire satisfait d’Aaron s’élargit. Cette petite avait réussi à berner ses services, sa couverture était à la pointe de la perfection. Elle irait loin, la gamine.
Bien des années plus tard…
Un couple entra dans le bureau d’Aaron. De toute évidence, la femme ne semblait pas ravie d’être là et on devinait, à ses bras croisés sur sa poitrine, les regards furibonds qu’elle lui lançait à travers ses bésicles de deux centimètres d’épaisseur. Son mari posa brusquement les deux mains sur le lourd bureau en chêne de l’homme qui leva les yeux de ses papiers d’un air irrité. Il jaugea le militaire et sa femme et leur fit signe de s’asseoir en soupirant.
« Giles et Manon Ashworth, je présume ? »
Un jeune homme de petite taille, portant des verres aussi épais que ceux de sa mère, s’avança de derrière Manon en tremblotant discrètement. Aaron le transperça de ses yeux acier et soupira faiblement.
« Et le fameux Kentin, je suppose. Asseyez-vous. »
Le couple obtempéra, laissant Kentin seul au jugement du quarantenaire. Stenford sortit une pile de dossier et en tira un neuf agrémenté d’un stylo. Il s’éclaircit la gorge et s’adressa au jeune homme.
« Nom, prénom, âge, niveau scolaire. - Euh… Je… balbutia le jeune homme, l’air paniqué. - Plus vite. - Ah, Ashworth, Kentin, 16 ans et euh… Je suis en seconde... »
Aaron marmonna un chapelet de jurons et de grognements sur l’élève et nota les informations dans son formulaire.
« Capacités particulières ? - Je… Pardon ? - Savez-vous faire quelque chose de particulier, Mr Ashworth ? Hack ? Sport ? Langues ? - Euh, ben… Pas vraiment. - Et en plus il ne sait rien faire… soupira Aaron, avant de se retourner vers le père. Rappelez-moi pourquoi j’accepterai de prendre votre incapable de fils dans cette unité qui, je vous le rappelle, n’accueille QUE des jeunes gens exceptionnels. - Vous me devez la vie, répondit simplement le militaire. Il est grand temps que cet incapable, comme vous le dîtes si justement, devienne un homme. - Rappelez-moi de ne plus jamais vous être redevable, Ashworth. Vous pouvez disposer. »
Le couple quitta l’office en laissant le jeune homme et sa coupe au bol seuls face à l’instructeur. Aaron passa la main dans sa barbe de quelques jours. Cette inscription le remuait depuis quelques temps, déjà. La crevette qui se tenait devant lui tremblait, était bigleuse et affreusement banale. Il jeta un œil à ses dossiers. Quitte à intégrer cette chose à son unité, autant faire les choses de la bonne manière et lui montrer pourquoi il leur était inférieur.
« Assis. »
Le gamin se mit à genoux au sol en glapissant. Aaron hésita entre éclater de rire ou lui coller une beigne. La deuxième option était affreusement tentante, mais non. Il se contenta de soupirer.
« Sur la chaise, Ashworth. »
Le petit brun obtempéra, d’un air effaré. L’instructeur sortit un à un les dossiers de ses agents, au nombre de cinq. Il se saisit d’un d’eux et l’ouvrit devant Kentin. La photo représentait une jeune femme portant un court carré brun et des yeux bleus sombres. Son visage un peu rondelet lui donnait un air sympathique mais ses sourcils froncés et l’éclat victorieux de ses pupilles annulaient complètement cet effet.
« Peggy Stone. Au premier abord, elle vous paraîtra assez banale, mais méfiez-vous. Elle est une véritable fouine, capable de dénicher n’importe quoi, par n’importe quel moyen. Elle a quelques difficultés au combat, mais ce n’est pas un problème. Ne la contrariez pas, elle pourrait vous détruire par le pouvoir de vos pires secrets. »
Le brun hocha la tête, intensément concentré. L’homme ferma sèchement le dossier et le remplaça par celui d’un jeune homme athlétique aux cheveux mi-longs d’un noir de jais.
« Castiel Allanson. C’est un ancien dealer de méthamphétamines. Il a allongé notre recruteur à en pensant qu’il s’agissait d’un policier venu l’arrêter. Il est un peu remuant et il va de soi que je vous déconseille également de vous le mettre à dos. Nous l’avons depuis formé aux meilleurs des techniques à mains nues, mais il a une certaine habileté au couteau. Il s’agit du partenaire de mission de Peggy. J’admets qu’il manque un peu de calme à cette fine équipe, c’est assez explosif. »
Kentin retint un frisson d’effroi tandis qu’Aaron affichait un petit sourire carnassier. Sans même le connaître, il était évident que Castiel faisait peur à cette crevette qu’était la nouvelle recrue. Le quarantenaire changea à nouveau de dossier pour celui d’une métisse aux cheveux courts et noirs et aux yeux verts électriques. Elle était élancée et clairement sportive.
« Kim Williams. C’est une athlète, bien évidemment. Elle comprend vite et son niveau en art martiaux ferait verdir de jalousie n’importe quel champion olympique. Elle est formée ici depuis son plus jeune âge et parle couramment plusieurs langues, malgré un accent assez déplorable sur son anglais. C’est également l’ancienne capitaine de l’unité. »
Aaron attendait patiemment le moment où le gosse s’enfuirait en courant. Ça lui enlèverait une épine du pied. Cette unité agissait comme un seul homme, il ne pouvait pas se permettre d’y glisser un grain de sable aussi volumineux que Kentin. Il changea une autre fois de dossier pour celui d’un blond aux yeux d’or. L’éclat d’intelligence qui illuminait son regard ne faisait aucun doute.
« Nathaniel Smith. C’est l’actuel capitaine en fonction et un polyglotte déterminé. Sans mentionner qu’il est un tireur d’élite et un sniper chevronné. Il manque rarement sa cible, à ma connaissance, ça n’est encore jamais arrivé. Il a également une mémoire quasiment photographique. Un véritable atout et le partenaire de Kim. C’est un peu notre force tranquille. »
Le sourire de l’homme se fit plus sadique. Il avait gardé le meilleur pour la fin.
« Et enfin, termina-t-il en posant une simple photo d’une brunette aux yeux noisettes et à la peau pâle sur le dossier, Arisha Sterova. Le couteau suisse de l’équipe. »
Kentin prit délicatement l’image en contemplant le visage de la demoiselle. Son visage fin était agrémenté de joues rosies par l’effort et de lèvres pleines mais asséchées par la soif. Ses cheveux bruns avaient des reflets d’or au soleil, de même que ses yeux bruns semblaient pointillés de paillettes de lumières. Il se dégageait d’elle quelque chose de captivant, félin, comme une panthère.
« Elle est belle. - Et mortelle, sourit Aaron. »
Le brun leva les yeux à travers ses bésicles. Il avait bien entendu. Arisha était mortelle. Il avait du mal à le croire en regardant l’image féline de ce visage angélique, mais… L’instructeur lui reprit la photo et s’éclaircit la gorge. Malheureusement, le gamin semblait clouer à sa place, pas du tout décidé à s’enfuir. Aaron était un peu déçu : il aurait pensé que les menaces sous-jacentes à ses présentations l’aurait débarrassé de ce problème. Il appuya sur un bouton et une jeune femme d’une vingtaine d’années apparut dans l’encadrement de la porte.
« Miss Johnson vous guidera jusqu’à vos quartiers. »
L’adolescent se leva et s’apprêta à suivre la dame, en déglutissant discrètement. Sa gorge était sèche, il se sentait mal à l’aise. L’instructeur l’effrayait, il avait bien senti qu’il n’était pas le bienvenu. Son esprit de contradiction était le seul responsable de son statisme.
« Bonne chance, Ashworth, fit la voix d’Aaron, éclatante de moqueries. »
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